Paris. Comme chaque printemps, la Fondation Custodia brille par sa participation au Mois du dessin.
Pour cette nouvelle édition, le temple des arts graphiques parisien mise avec succès non sur une prestigieuse collection extérieure mais sur son propre fonds. Un recentrage éminemment symbolique alors que l’institution célèbre cette année le cinquantenaire de la disparition de son fondateur, Frits Lugt (1884-1970). Pour rendre hommage à cet érudit qui a constitué sa vie durant des catalogues qui font date et constituent une mine d’informations, la Fondation a choisi de lancer sa base de données à l’occasion de cet anniversaire.
Le fonds étant très vaste, il était impossible de tout mettre en ligne en même temps ; il a donc fallu faire des choix. Et pas nécessairement ceux auxquels on s’attendrait. Alors que l’on aurait pensé que la Fondation numériserait d’abord sa célèbre collection de dessins hollandais et flamands, elle nous surprend en mettant en ligne ses dessins italiens. L’étude de ces quelque six cents feuilles a naturellement suscité l’idée d’une exposition pour accompagner cette publication numérique. Cette dernière joue ouvertement la carte du florilège en présentant quatre-vingt-cinq des plus beaux dessins de cet ensemble. Les meilleurs artistes de la Péninsule du Quattrocento à l’aube du XVIIIe siècle se déploient ainsi dans ce chaleureux écrin. L’accrochage volontairement très visuel rompt avec la logique de présentation traditionnelle par école. Il s’articule ainsi en grands axes thématiques mêlant les techniques, les périodes et les genres. Esquisses, ébauches, études et dessins plus aboutis se côtoient ainsi dans un parcours riche en rencontres et confrontations. Dès la première section, consacrée à l’étude de la figure, le ton est donné. Une pimpante étude de Filippino Lippi sur papier rose dialogue avec une impressionnante Tête du Baroche. Un peu plus loin, une formidable feuille du Guerchin, compulsant cinq études pour Marie-Madeleine, plonge le spectateur dans le processus créatif et retrace tous les tâtonnements et les repentirs de l’artiste pour trouver l’attitude la plus juste. Le reste du parcours est à l’avenant avec des rapprochements très efficaces et des pépites qui surgissent des cimaises, à l’instar de la sublime Tête de femme maniériste d’Andrea del Sarto. Cette délicieuse balade dans les botteghe (ateliers) de la Botte est par ailleurs animée par une scénographie irréprochable créant du rythme grâce à l’utilisation de beaux cadres anciens bigarrés.
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Florilège italien à la Fondation Custodia à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°541 du 13 mars 2020, avec le titre suivant : Florilège italien à la Fondation Custodia à paris