Les « Chemins du Finistère » accommodent pour l’été cinq sites liés par une certaine idée du patrimoine breton.
Au menu : brassages de méthode, de disciplines, de temporalités et confrontations tous azimuts, le tout sur fond appuyé de spécificité culturelle régionale. Après une longue infusion en résidence dans le parc du très rose et très néogothique château de Trévarez, le peintre Charles Belle expose ses grands formats de camélias ou d’iris mousseux.
Sur les pentes de l’Arrée, l’abbaye cistercienne du Relec profite de la rare acoustique de son église romane pour tramer musiques vocales bretonnes, polyphonies traditionnelles ou chants de Galice. Transmission orale toujours, avec la programmation de contes médiévaux du manoir de Kernault, robuste bâtiment rural en mille-feuille couvrant des xve au xixe siècle. Moins « tradi », le château de Kerjean, forteresse période Renaissance du Pays de Léon, fait son cinéma et décline une histoire de films cultes tournés en Bretagne, entre clichés folkloriques, visions rurales ou exaltation de longues plages et paysages marins.
Mais c’est à l’abbaye de Daoulas que se joue la partition la plus hallucinée. L’ancien monastère s’est fait le spécialiste de manifestations anthropologiques. En s’appuyant d’abord sur un jardin scientifique conçu sur le modèle des jardins monastiques du xive siècle, comptant plus de deux cent cinquante plantes médicinales. L’exposition qui s’y juxtapose met en relation culture aborigène d’Australie et culture inuit du Canada. Un chaud/froid qui trouve son point de convergence dans la récente reconnaissance de ces deux cultures et leur brutale adaptation à l’Occident. Cent soixante œuvres d’artistes contemporains, qu’il est permis de mettre en relation avec les questions inhérentes à la production d’œuvres en milieu identitaire spécifique. Assignation ou affirmation, repli ou enrichissement, la boucle bretonne est bouclée.
« Chemins du patrimoine en Finistère », abbaye du Relec, château de Trévarez, château de Kerjean, manoir de Kernault, jusqu’au 7 novembre 2010 ; Et « Grand Nord Grand Sud. Artistes inuit et aborigène », abbaye de Daloulas, 21, rue de l’Église, Daoulas (29), www.cdp29.fr, jusqu’au 28 novembre 2010.
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Finistère du temps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Finistère du temps