Fiac 2006

Deux foires et plus pour le prix d’une

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 412 mots

Ouverte au public du 26 au 30 octobre, la Foire internationale d’art contemporain investit deux sites prestigieux de la capitale : le Louvre et le Grand Palais. Un pari risqué.

Pour la première fois depuis 1998, la Fiac (33e édition) quitte la Porte de Versailles et s’installe dans deux lieux différents du centre de la capitale : au Grand Palais et dans la Cour Carrée du Louvre. Véritable pari pour les organisateurs, cet éclatement géographique – accentué par la présence en parallèle de trois salons « off » dans trois lieux de la capitale – n’est pas sans conséquences.

Moins d’exposants mais une foire au centre de Paris
L’espace au Grand Palais étant diminué, le nombre de galeries a dû être réduit de 25 % (de 220 en 2005 à 168 cette année) et le prix de la location des stands a été augmenté. Pour la galeriste Catherine Putman, « c’est un sacrifice qui est cher payé. On favorise ce qu’il y a de plus conservateur. On fait venir de grosses pointures au détriment de galeries jeunes et dynamiques ».
Autre interrogation : dans un contexte de rude concurrence entre les foires, le Grand Palais (où se retrouveront les galeries les plus établies) est-il le lieu le plus adapté pour recevoir une foire d’art contemporain ? Pour Martin Bethenod, commissaire général de la Fiac, « une foire, c’est aussi un lieu d’échanges.
Il nous a semblé important d’être en symbiose avec la ville, d’affirmer notre identité et notre énergie, et donc de retrouver Paris et ses valeurs ».
Fatigués des interminables travaux du tramway et des embouteillages de la Porte de Versailles, de nombreuses galeries apprécient le changement de lieu. « Les collectionneurs viennent aussi à Paris pour la beauté de la ville. C’est un atout indéniable sur lequel il faut capitaliser », explique Dominique Fiat. Pour Kamel Mennour, comme pour Nathalie Obadia, il s’agit d’une nouvelle aventure qui doit cependant faire ses preuves. Côté galeries étrangères, le retour au centre de Paris est une bonne nouvelle, voire une nécessité. « Sans ce changement de lieu, nous ne serions pas revenus, explique Mark Payot de la galerie suisse Hauser & Wirth. Comme nos collectionneurs, nous venons pour plus d’une journée et nous voulons aussi profiter de Paris. »
Si les grandes galeries établies semblent avoir trouvé leur compte, ce sont en revanche les autres galeries, et notamment celles qui ont été refusées, qui apprécient moins ce retour au cœur de la Ville lumière.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Fiac 2006

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