Femmes artistes du baroque à l’honneur

Alors que le programme d’expositions du musée déroule souvent le tapis rouge à des artistes femmes contemporaines ces dernières années (Shirley Jaffe, Jenny Holzer, Louise Bourgeois…), le travail de leurs prédécesseures n’est que rarement mis en lumière. Justice est faite aujourd’hui avec la présentation d’œuvres de plusieurs de ces pionnières de l’art entre les XVe et XVIIIe siècles – peintres et graveuses originaires d’Italie, de Flandres, d’Allemagne et même de Suisse. Parmi ces dernières, mentionnons le cas très particulier de la peintre grisonne Angelika Kauffmann (1741-1807) qui fut, entre autres, membre de la Royal Academy de Londres. Une exception à plus d’un titre, car Kauffmann s’illustra dans le domaine de la peinture d’histoire, chasse gardée des artistes masculins. C’est donc principalement dans le domaine de la nature morte, souvent florale, et du portrait, que les artistes femmes pouvaient prétendre à exercer. Mais qu’on ne s’y trompe pas, parfois un thème mythologique ou religieux pouvait bien s’y cacher. Sont aussi mises en avant les remarquables réalisations de Judith Leyster (1609-1660), talentueuse peintre de genre et de portrait hollandaise qui resta bien longtemps dans l’ombre de Frans Hals, son mentor, et de son mari, Jan Miense (1610-1668), auxquels la plupart de ses peintures ont été fallacieusement attribuées jusqu’à la fin du XIXe siècle, ou celui de Marietta Robusti, La Tintoretta (1554-1614), fille du Tintoret restée elle aussi dans l’ombre de son célèbre père.