Il y a cent ans naissait Félix Labisse. Douai, ville où il grandit, lui rend hommage à cette occasion en organisant une importante rétrospective, mêlant une soixantaine de tableaux à des photographies et documents. Formé à Ostende dans l’atelier de James Ensor, Labisse peint à 22 ans des toiles acidulées, monte une revue, un ciné-club d’avant-garde, une galerie.
En électron libre du surréalisme, Labisse compose des toiles hantées par les femmes, l’érotisme, l’étrange qui forgent son univers érotomane attiré par la magie. L’artiste se plaît à entrechoquer les univers dans un esprit proche de ceux d’Ernst, Magritte et Delvaux qu’il côtoie à son arrivée à Paris dans les années 1930. Mais il n’adhère pas à l’esprit dogmatique du mouvement et préfère peindre son excentricité tranquillement tout en croisant d’autres champs artistiques.
Homme de théâtre, voici l’autre facette de Félix Labisse, ami de Jean-Louis Barrault pour qui il réalisera les décors et les costumes du Procès de Kafka adapté par André Gide en 1947 et articulé au génie scénographique du peintre. L’exposition offre l’occasion de découvrir les vestiges de ce talent et celui aussi l’homme de cinéma. Après l’aventure du ciné-club d’Ostende, il réalise des affiches pour des films comme Zéro de conduite de Jean Vigo. Il n’est donc pas étonnant que le peintre soit membre du jury du Festival de Cannes en 1974, année qui récompensa pêle-mêle Pasolini, Coppola et Fassbinder, des cinémas affranchis qui n’étaient pas pour déplaire au libre Labisse !
« Félix Labisse 1905-1982 », exposition rétrospective du centenaire de sa naissance, musée de la Chartreuse, 130 rue des chartreux, Douai (59), tél. 03 27 71 38 80, jusqu’au 15 janvier.
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Félix Labisse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Félix Labisse