Faits divers à la une

Une centaine d’œuvres datant des années 1960 à nos jours ont été sélectionnées à partir d’un abécédaire des termes que l’on relie à ces événements (assassinat, braquage, crash, disparition, féminicide, enquête, indice, incendie, suicide). Si leur répartition dans l’exposition, structurée en cinq sections, dites « équations », n’est pas toujours claire, les narrations de faits divers revisités, rejoués, fantasmés, transfigurés ou métaphoriques qui se développent interpellent le visiteur. Ainsi en début de parcours du portrait peint de Halida Boughriet (née en 1980) d’un jeune homme effondré dans l’attente d’un verdict, ou des gravures de Sylvain Fraysse (né en 1981) issues des images de l’appartement de Kurt Cobain après son suicide, ou encore de l’immense toile d’Eduardo Arroyo (1937-2018) Heureux qui comme Ulysse, traitant d’un triple assassinat dans un appartement dévasté. Les faits divers mettent en lumière la violence de nos sociétés dans ses différentes composantes comme l’évoque le Parachute d’Agnès Geoffray (née en 1973) ou les photographies de Samuel Bollendorff (né en 1974) de traces laissées sur le sol d’un parking d’une entreprise ou devant la porte d’un centre des impôts par ceux qui, en France, se sont immolés entre 2011 et 2013. Dans ce panorama d’œuvres particulièrement éloquent, aucun registre n’est écarté. Y compris l’humour noir dans lequel excelle Alain Séchas (né en 1955) avec ses dessins relatant le suicide d’un homme armé se jetant du haut d’un immeuble et tuant pendant sa chute tous les résidents, étage par étage. Le film d’animation Family de Marko Mäetamm (né en 1965) empruntant les codes du film d’horreur pour raconter l’assassinat d’une famille à la hache est tout aussi mémorable !