Face à l’objectif

Depuis la disparition de son épouse en 2021, Celso Gonzalez-Falla poursuit les acquisitions. En 2018, l’exposition « La beauté des lignes » présentée à Photo Élysée à Lausanne, au Musée Caillebotte à Yerres et à la Fundación Foto Colectania, à Barcelone, a été la première en Europe à lever le voile sur une centaine de pièces de leur collection. Six ans plus tard, Sandra Dupont-Aignan, directrice de la maison Caillebotte, sort de l’ombre 140 œuvres supplémentaires en choisissant le portrait comme fil directeur. Réparti par thème, l’accrochage attire l’œil, à l’image de la jeune fille sud-américaine, photographiée en 1996 par le Guatémaltèque Luis González Palma, qui fait l’affiche de l’exposition, ou le portrait, fait en 1987, du danseur et chorégraphe américain Bill T. Jones, par Robert Mapplethorpe, première photographie que le couple a achetée. L’exposition rassemble une multitude d’approches du portrait – Julia Margaret Cameron, Edward S. Curtis et Edward Weston –, mais elle dresse surtout le portrait en creux des collectionneurs et de leurs liens avec des photographes et des artistes de leur époque (Andy Warhol, Mapplethorpe, Elliot Erwitt, Georgia O’Keeffe par Yousuf Karsh ou Louis Amstrong par Art Kane). La section « Enfances » montre le regard troublant d’une fillette mexicaine de Francisco Mata Rosas, inoubliable aux côtés des clichés d’enfants de Jacques Léonard, de Josef Koudelka ou Sebastião Salgado.