Rendre sensible « l’expansion de la couleur dans l’espace » en présentant cinq artistes célèbres dont le travail reste méconnu en France, faute d’y être souvent visible : c’est l’intention de Suzanne Pagé, directrice artistique de la fondation et commissaire de l’exposition.
Si tous privilégient l’abstraction et font chacun à leur manière sortir la couleur du support, il serait toutefois vain de chercher une cohérence entre les œuvres de ces personnalités d’origines et de générations différentes. Mais leur réunion fait forte impression. Ainsi, dans les deux salles confiées, l’une à la jeune Canadienne Megan Rooney, l’autre à l’Allemande Katharina Grosse pour des œuvres in situ, sur toute la hauteur des murs, l’énergie et le lyrisme font exploser les limites du lieu et jaillir un monde intérieur. Il en va de même des Drape Paintings de l’Américain Sam Gilliam, dont les plis et les enroulements définissent une architecture de la couleur. Une salle est aussi consacrée au Suisse Niele Toroni et à ses Empreintes de pinceau n° 50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm. Enfin, l’exposition présente plusieurs œuvres de Steven Parrino, peintre, musicien, performeur, vidéaste et « bad boy » de la scène punk new-yorkaise, décédé à 47 ans dans un accident de moto. Ses toiles sont peintes à l’acrylique, l’émail industriel et l’huile de moteur, puis arrachées, froissées, tordues, avant d’être réinsérées dans des cadres circulaires. Leur noir et blanc vernissé claque d’autant plus que lui répond le rose fluo d’œuvres amoncelées au sol.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Pas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €
Cet article a été publié dans L'ŒIL
n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : Explosion chromatique