« Difficile de rester indifférent à l’œuvre de Marcel Duchamp et à sa mécanique horlogère. Le tic-tac duchampien est encore d’une très grande précision et accompagne mes tactiques artistiques. Je regarde le travail de Marcel Duchamp comme ma montre, c’est-à-dire assez souvent et machinalement. Il a été structurel pour la construction de mon regard, assurément il est un modèle-étalon (comme Marcel Broodthaers et Piero Manzoni). En plus de nous faire prendre conscience à nous, artistes, que notre cerveau était un outil de mesure, il a transformé notre quotidien en mine à ciel ouvert.
La complexité fertile de l’univers de Duchamp était et est toujours une mise en expansion des limites de l’art. Ses œuvres sont feuilletées de sens, je ne me lasse pas d’essayer d’en décrypter certaines aux mystères perpétuellement rechargeables. J’écoute souvent sa composition aléatoire Erratum musical, dont les notes en gouttes de pluie viennent ponctuer mon travail d’atelier. Je savoure cette musique comme un méta-morse qui me délivre un message, mais je ne sais pas encore lequel. »
Né en 1969, Évariste Richer est en lice pour le Prix Duchamp 2014. Son travail est actuellement visible à Rouen, dans le cadre de l’exposition des nommés pour le prix
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Évariste Richer : « Je regarde le travail de Marcel Duchamp comme ma montre »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Évariste Richer : « Je regarde le travail de marcel Duchamp comme ma montre »