Couronné il y a quarante ans à la Biennale de Venise du grand prix international de la sculpture, Étienne-Martin (1913-1995) a laissé une œuvre essentielle tout entière fondée sur le concept de « demeure ». Référence au ventre maternel, il renvoie aussi à celui d’une forme nucléaire avec tout ce que sa structure interne recèle de cavités, de niches, de diverticules et de circulation.
Les œuvres d’Étienne-Martin, taille directe et assemblage, déterminent comme des lieux mémoires dont le vocabulaire formel appartient à un langage universel, voire rudimentaire. La force de leur signe les rend intelligible à tous parce qu’elles sont proprement consubstantielles à la nature première de l’humain. L’homme était simple et humble ; il ne s’embarrassait d’aucun discours nébuleux et livrait ses œuvres dans une brutalité nue et métaphorique digne d’un âge d’avant l’histoire.
La douzaine de sculptures en bois ou en fil de fer que Marwan Hoss a rassemblées est accompagnée d’un ensemble de dessins du début des années 1970 qui éclaire sur la démarche de l’artiste. Sous la forme de plans commentés, ceux-ci décrivent comme une demeure idéale structurant sa propre biographie en différents espaces vitaux à l’écho de la structure même de ses œuvres. L’homme est une demeure et sa maison est à l’unisson de son corps, c’est ce que nous rappelle l’artiste.
« Étienne-Martin», galerie Marwan Hoss, 12, rue d’Alger, Paris Ier, tél. 01 42 96 37 96, jusqu’au 24 février 2007.
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Étienne-Martin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°588 du 1 février 2007, avec le titre suivant : Étienne-Martin