C’est l’exposition que personne n’avait vu venir, tant on ne parlait que de la rétrospective Gaudí, également au Musée d’Orsay.
Mais, si la célébration de l’architecte catalan se révèle décevante, la rétrospective d’Aristide Maillol est une vraie réussite. Et il était plus que temps que l’on célèbre enfin cet immense sculpteur dont la dernière monographie remontait à… 1961 ! Réjouissante l’exposition est gourmande, à l’image des femmes voluptueuses qu’il a tant aimées. Dense, avec plus de 200 pièces au compteur, elle brille aussi par sa pluralité. Elle donne en effet à voir tous les talents de l’artiste, depuis ses premiers tableaux jusqu’à ses sculptures iconiques, en passant par ses œuvres inclassables en bois et même ses broderies. Sans oublier bien sûr ses dessins d’une volupté infinie, tel l’inoubliable Dos de Thérèse. Artiste complet, il excellait dans tous ces registres, mais a choisi la sculpture, avec une prédilection pour les nymphes charpentées et sensuelles auxquelles il a su insuffler une vitalité inédite. Chantre de la femme, Maillol a inventé une manière originale, à la fois classique par ses références et moderne par son traitement plastique. Tout au long de sa carrière, il cherche à épurer ses formes pour atteindre une simplification presque géométrique tout en restant incarnée. En déroulant un fil chronologique, l’exposition explique à merveille la fluidité des formes entre les pratiques et la traque constante de la forme harmonieuse. Une vision rare de la maïeutique des chefs-d’œuvre.
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« Aristide Maillol (1861-1944). La quête de l’harmonie »,
Musée d’Orsay, esplanade Valéry-Giscard-d’Estaing, Paris-7e,
www.musee-orsay.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL
n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : Et Maillol créa la femme