Une salle, petite mais lumineuse, où se côtoie une vingtaine d’œuvres : des gravures de Johannes Gachnang. Né en 1939 à Zurich, l’homme est bien plus connu pour son travail de commissaire d’expositions, de critique ou d’éditeur. L’ex-directeur de la Kunsthalle de Berne se présente ici, modestement, comme artiste. Une activité plus confidentielle mais qu’il développera tout au long de sa carrière. Cet admirateur de Baselitz et Kirkeby travaille la technique de l’eau-forte depuis les années 60. Certains peuvent craindre le passe-temps. Erreur. L’œuvre s’expose, soutient notre regard. Mais pourquoi choisir, à l’instar d’un John Cage, l’estampe, procédé volontiers assimilé aujourd’hui à un artisanat ? Gachnang relève le défi : l’art imprimé peut, lui aussi, répondre aux problématiques contemporaines. Jouant avec nos modes de perception, l’artiste prend plaisir à creuser la plaque de cuivre ou de zinc ; il en maîtrise toutes les subtilités, multipliant les passages entre le noir profond et le blanc du papier. Le vocabulaire plastique, abstrait, d’inspiration architecturale, est influencé par les villes dans lesquelles l’artiste a résidé : Berlin, Istanbul, Rome. L’espace graphique devient saturé, puis, au fil des années, la forme se simplifie. Construire à partir de quelques signes ou formes élémentaires, jouer sur le plein et le vide, tel est désormais le mot d’ordre de l’artiste. Qu’est-ce que l’art ? Gachnang, animé tout à la fois par la passion, la curiosité et un sens certain de l’humour, tente d’y apporter sa réponse en combinant ainsi expériences sensibles et intellectuelles.
PARIS, Centre culturel suisse, jusqu’au 22 octobre.
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Et le critique d’art devint artiste...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°520 du 1 octobre 2000, avec le titre suivant : Et le critique d’art devint artiste...