Difficile d’imaginer aujourd’hui la révolution technique et anthropologique qu’a représenté au mitan du XIXe siècle l’arrivée de l’éclairage urbain artificiel.
Le quotidien des citadins est alors bouleversé par l’irruption de réverbères, becs de gaz et globes électriques scintillants. La physionomie des grandes villes est chamboulée par ce nouveau mobilier urbain, tandis que les habitudes des habitants se transforment radicalement. Tout comme la conception même de la nuit, qui cesse d’être synonyme de danger. La multiplication des lampadaires, devantures en néon, mais aussi des terrasses et salles de café-concert éclairées, dessine un nouveau paysage nocturne. Les grandes cités cèdent alors joyeusement au noctambulisme. À commencer par Paris, qui devient alors, et pour la postérité, la Ville Lumière. Cette révolution est évidemment un sujet inépuisable pour les artistes. Comme le raconte la passionnante exposition du MuMa, peintres, graveurs, photographes ou encore affichistes d’avant-garde rivalisent d’inventivité pour capturer cette atmosphère tantôt festive, tantôt interlope, tantôt féerique. L’exposition transversale, la première sur ce sujet, rassemble cent cinquante œuvres d’artistes français et européens ayant immortalisé la nuit électrique entre la seconde moitié du XIXe siècle et la Grande Guerre. Des œuvres majeures de Monet, Pissarro, Vallotton ou Toulouse-Lautrec dialoguent avec des créations du Suédois Jansson, du Britannique Grimshaw ou encore de l’Espagnol Regoyos.
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« Nuits électriques »,
MuMa, Musée d’art moderne André Malraux, 2, boulevard Clemenceau, Le Havre (76),
www.muma-lehavre.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL
n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Et la lumière fut !