Invité d’honneur du Printemps de Cahors, Lou Reed, fasciné par « le mystère de la vision », expose une vingtaine de photographies, images sombres et maniérées de celui qui restera dans l’histoire comme songwriter. Nous l’avons interrogé sur cette nouvelle activité.
Vous êtes acteur, poète, musicien, et maintenant photographe. Avez-vous conscience que l’on ne peut voir vos images sans penser à vos chansons ?
Je ne vois pas comment ça pourrait être autrement. Chaque chose est connectée mais séparée ; je ne fais pas de la photographie pour illustrer mes albums. C’est à la fois positif et négatif : la plupart du temps, les gens ont des idées préconçues sur mes photographies, mais le bon côté, c’est qu’ils sont intéressés par le chanteur et, en regardant, ils sont surpris.
Depuis quand exposez-vous ?
Ces deux dernières années, j’ai participé à des expositions de groupe à New York et à Boston, et publié quelques photos dans Blind Spot. J’ai commencé avec de la vidéo noir et blanc très contrastée, proche du travail de Billy Name.
Le thème du Printemps de Cahors est “EXTRAetORDINAIRE”. Comment vous situez-vous dans ce sujet ?
Je suis extra et extraordinaire. En fait, c’est juste un titre. Ils m’ont demandé de venir, en disant que j’étais parfait ; demandez-leur pourquoi. Je ne comprends pas, je ne suis pas français.
Quels sont les photographes qui vous ont influencé ?
Billy Name, Donald Greenhouse – un ami à moi, pas très connu – et Andy Warhol.
Certaines de vos photographies sont très picturales. Comment travaillez-vous ?
Ce sont des tirages numériques, mais le résultat est très proche de l’image originale ; je me contente de recadrer les prises de vue. Je ne bouge pas les éléments : si un immeuble est là, il y reste. Les couleurs sont très travaillées, mais je ne les change pas d’une manière radicale. J’aime quand ça ressemble à une peinture.
Vous travaillez indifféremment en couleur et en noir et blanc ?
En fait, je préfère le noir et blanc. Je pense que le noir et blanc, c’est de la photographie en couleur. Il n’y a rien que vous puissiez voir en noir et blanc, à part une photographie.
Quels sont les artistes contemporains qui vous intéressent ?
J’adore Cindy Sherman, Nan Goldin et Anton Corbjin. Pour les jeunes, il y a bien sûr des œuvres que j’apprécie, mais je peux difficilement vous donner des noms.
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Entretien avec Lou Reed
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°86 du 2 juillet 1999, avec le titre suivant : Entretien avec Lou Reed