Les Pays-Bas ne sont pas particulièrement réputés pour leur mode, ni pour leur impertinence. On s’habille plutôt sport. Et pourtant... au pays de De Stijl, de Mondrian, de Rietveld, l’esprit de l’avant-garde règne toujours quelque part. Dans l’architecture bien sûr (voyez Rem Koolhaas), mais aussi dans les écoles d’art où la formation est polyvalente : la mode va de pair avec le design, le graphisme, les arts plastiques, toujours dans une recherche conceptuelle encourageant une grande liberté d’esprit. Ecoles de l’expérimentation (il n’y a pas d’industrie de la mode ni de tradition des tissus) et de la débrouillardise, d’où viennent les 11 « fashion designers » présentés à l’Institut néerlandais. Tous s’emploient à disséquer et déstructurer les formes. A la manière baroque et scintillante pour Victor & Rolf qui se sont fait connaître à Hyères ; à la manière abstraite de Alexander Van Slobbe, disjonctée, un peu Dada, de Niels Kalvers, théâtrale et parodique de KEUPR/van BENTM, faussement pauvre de G N, très raffinée de Aziz, et à la manière « haillons coupés chaotiques » de Rozema/Teunissen. Il se dégage de ces vêtements prêtés par le Centraal Museum d’Utrecht, une ironie, un sens de l’absurde ou du merveilleux, du détournement, de l’ingéniosité proprement ahurissant. L’inventivité est à chaque tournure. La même drôlerie, née de déplacements de sens et de décalages de formes se retrouve dans le groupe Droog Design (les designers les plus surprenants du monde aujourd’hui), dont les objets, complètement en phase avec l’esprit des vêtements, ponctuent l’exposition.
PARIS, Institut néerlandais, 25 janvier-11 mars.
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Entre mode et design
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Entre mode et design