ÎLE DE PORQUEROLLES
Pour sa deuxième année d’ouverture, la Fondation Carmignac invite le visiteur à retirer ses chaussures et à se glisser dans les profondeurs souterraines d’un mas provençal.
L’exposition, baptisée « La Source », est réalisée par Chiara Parisi autour de deux grandes thématiques correspondant à deux axes majeurs de la collection Carmignac : le corps féminin (Egon Schiele, Valérie Belin, Thomas Ruff, Roy Lichtenstein…) et l’abstraction (Susan Rothenberg, Sigmar Polke, Gerhard Richter, Theaster Gates…). Lewis Carroll’s Wunderhorn, de Max Ernst, la première œuvre acquise par Édouard Carmignac, président de la fondation éponyme, apparaît en ouverture comme une présence originelle d’où jaillit une grande fresque immersive réalisée pour la circonstance par Fabrice Hyber. Un peu plus loin, parvenu sous un plafond de verre recouvert d’eau, le visiteur se retrouve au centre d’une crypte lumineuse en forme de croix romaine d’où son regard peut embrasser des œuvres aussi différentes que L’Humiliation préalable (1972), un crayon de couleur sur papier de Pierre Klossowski (1905-2001), et Le Baiser du corbeau (2003), une plume se déplaçant devant un miroir, de Rebecca Horn (née en 1944, en Allemagne). La première exposition monographique en France de Sarah Lucas (née en 1962, à Londres) clôt le parcours. Ses œuvres évoquent, avec un humour parfois acide, la place de la femme dans la culture et, plus largement, au sein de la société. En sortant, le visiteur est toujours invité à découvrir les sculptures pérennes qui se déploient autour de la villa dans un jardin cerné par la grande bleue.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Entre ciel et grande bleue
