Entre chairs et mécaniques, l’esprit plane…

La Panacée, centre de culture contemporaine, a vu le jour en 2013 dans des bâtiments qui abritèrent successivement le Collège royal de médecine, l’École de pharmacie et l’Institut de chimie. C’est donc tout naturellement que Franck Bauchard, directeur artistique de l’établissement, a eu l’idée de proposer avant son départ « une exposition mettant en perspective la question de l’automate avec la pensée médicale et notamment l’anthropologie mécaniste de la relation homme/machine ». L’exposition, conçue en 2014 par le Mamco de Genève, est ici réécrite en résonance avec la ville de Montpellier. Une trentaine d’œuvres d’art contemporain dialoguent avec des documents et des pièces des collections de l’université. Dès la première salle, on comprend que l’œil et la pensée vont être mis à curieuse épreuve. Des objets et des figures hybrides, tels Gigante (2014) de Francisco Tropa (né en 1968, au Portugal) et Le Nez (2010) de Benoît Maire (né en 1978, en France), se côtoient dans l’esprit des cabinets de curiosités des XVIe et XVIIe siècles. Parmi les relations les plus troublantes, les Injections-corrosions sous cloches (1863-1881), des fossilisations artificielles d’organes humains et animaux, toisent Technological Reliquary (Two Tube Meat Piece,1964) de Paul Thek (États-Unis, 1933-1988), non loin d’Équivalences (2015), en bronze patiné, métal et cuivre, de Tatiana Trouvé (née en 1968, en Italie). Ces singulières confrontations entre documents scientifiques et imaginaires d’artistes ne manquent ni de sel ni d’esprit !