S’il est originaire du Pas-de-Calais, né dans une famille de mineurs, c’est paradoxalement au soleil de la Méditerranée qu’Edouard Pignon (1905-1993) a trouvé toute la mesure de son épanouissement. C’est d’ailleurs en réaction à la privation de lumière qu’il a connue dans sa prime jeunesse, alors qu’il s’était engagé comme galibot dans la mine, qu’il a éprouvé cette nécessité solaire. Notamment à Marseille, quand il s’est trouvé embarqué en 1925 pour La Syrie dans le cadre de son service militaire. Il lui faudra cependant attendre encore plus d’une vingtaine d’années avant de s’installer vraiment sous le soleil, à Sanary, dans le Var, en compagnie de son épouse Hélène Parmelin. Les très fortes relations d’amitié, tant artistiques qu’idéologiques, qui les lient tous deux à Picasso contribueront à renforcer cet ancrage méditerranéen. L’œuvre qu’il développe dès la fin des années 40 s’enrichit alors d’une « quête de la réalité » où s’affirme progressivement la recherche d’un pur dynamisme et d’une fusion des éléments. Les différentes séries des Oliviers, des Cueilleuses de jasmin, des Vendangeurs et des Plongeurs qui l’occupent successivement montrent comment Pignon s’astreint à faire vivre le réel sous l’intensité d’un soleil qui embrase ses couleurs et dans la violence parfois expressionniste d’un souffle qui se réclame d’une joie de vivre. Une joie teintée ici et là de doute et d’inquiétude – comme en témoignent les œuvres rassemblées à Aix – parce que, dans cette pleine lumière, Pignon avait la sensation d’être, comme l’a justement noté Georges Duby, « aux avant-postes de l’espoir ».
Aix-en-Provence, Espace 13, galerie du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, 20 avril-20 juin.
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Edouard Pignon en pleine lumière
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Edouard Pignon en pleine lumière