Fils d’un riche fermier, le peintre Pekka Halonen (1865-1933) fait quatre années d’études artistiques à Helsinki avant de poursuivre à Paris son apprentissage dans plusieurs académies libres (Julian, Colarossi, Vitti). À son retour, il découvre la Carélie et veut se faire le chantre de cette nature sauvage dans laquelle on voit le berceau de la culture finnoise. C’est dans cette étendue encore intacte, frontière avec les terres de Russie et dont le premier peuplement était finnois, que s’était le mieux conservée la mémoire des chants populaires réunis dans le recueil du Kalévala. L’endroit ne tarda pas à attirer les représentants du symbolisme finlandais empreint de romantisme et de chauvinisme, notamment le compositeur Jean Sibelius. Contrairement à son ami peintre Akseli Gallén-Kallela, alors adepte du symbolisme international, Halonen se spécialise dans les paysages vierges et les sites pittoresques, souvent enneigés, sortes d’édens polaires, dont l’esprit primitiviste est sans doute inspiré de sa courte formation auprès de Gauguin. Admirant les estampes japonaises, les figures monumentales de Puvis de Chavannes et la perception naturaliste du monde paysan, propre aux peintres de Barbizon comme à Jules Bastien-Lepage, Pekka Halonen s’efforce de combiner les multiples approches dans une version pleinairiste-synthétiste très originale bien que paradoxale. Tout en le déprimant profondément, l’oppression tsariste des années 1899-1904 lui inspire pour longtemps des paysages panthéistes, où les forêts symbolisent à la fois le territoire et la résistance de tout un peuple en quête d’une indépendance difficile.
PARIS, Nordisk Galleri, jusqu’au 18 octobre, cat. rédigé par Anna-Maria von Bondsdorff, 20 p. illustrées.
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Édens polaires
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°520 du 1 octobre 2000, avec le titre suivant : Édens polaires