Si le public français a souvent vu les œuvres de l’artiste américain Jimmie Durham dans les centres d’art et autres musées de l’Hexagone ces dernières années – château d’Oiron (2007), Musée d’art moderne de la Ville de Paris (2004) –, il s’agit bien de sa première rétrospective d’envergure en Belgique, à Anvers.
Le MuKHA (Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen) lui consacre en effet une rétrospective extensive qui revient sur la pratique de cet artiste critique et politique qui a quitté sa mère patrie depuis 1994 pour vivre en Europe avec sa compagne, l’artiste Maria Teresa Alvès. Le MuHKA dévoile même des œuvres de jeunesse remontant jusqu’aux années 1960, des raretés jamais exposées en Europe jusqu’alors, auxquelles s’ajoute une large documentation.
Fervent militant des droits des populations autochtones amérindiennes, Durham, lui-même de sang cherokee, a développé une pratique mobile et hétérogène de l’engagement, passant indépendamment par la vidéo, la sculpture, l’assemblage, l’écriture et la performance. On se souvient du caillassage jubilatoire et traumatisant d’un frigo en 1996 (Stoning the Refrigerator) dont la relique, Saint Frigo, est propriété du ministère de la Culture portugais, ou de cet Arc de triomphe personnel, sculpture minimale de métal jaune (2007).
Grinçant ou carrément destructeur, jamais tranquille, Jimmie Duhram s’est imposé comme un des rares artistes du politique qui n’instrumentalise jamais son sujet. Parfois aride, voire revêche, sa pratique est à apprivoiser parce qu’elle est résolument salvatrice dans un monde de l’art bien policé.
MuHKA, Leuvenstraat 32, Anvers (Belgique), www.muhka.be
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Dur Durham
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Dur Durham