Si l’on s’en réfère à son étymologie la plus ancienne, la notion de travail est directement liée à celle de tourment, de torture. Travailler, nous enseigne le dictionnaire, vient du latin populaire tripaliare, « torturer avec le tripalium ». On comprend alors que cette notion fasse l’objet de tant de débats et l’on peut à bon droit s’interroger sur les potentielles vertus du travail ! Tandis que d’aucuns l’encensent parce que signe de santé, d’autres le combattent comme dépravant. Qu’en est-il donc dès lors que l’on s’intéresse à son application dans le champ de la création artistique et que l’on se rappelle que les termes d’art et d’artefact sont frères et renvoient à l’idée d’une fabrication, donc de travail ? Le concept d’œuvre lui-même – qui vient d’operare, synonyme de travailler – n’enfonce-t-il d’ailleurs pas le clou de cette idée ? C’est autour de toutes ces questions qu’a été imaginée l’exposition « Farniente (le travail, c’est la santé !) », organisée cet été par le FRAC Languedoc-Roussillon. Sans tirer hâtivement la conclusion qu’il s’agit là de mettre en exergue l’accent d’une culture locale, celle-ci nous invite à réfléchir sur les rapports entre travail artistique et industrie du loisir. À cette fin, elle réunit toutes sortes d’œuvres qui mettent en valeur la dualité de leur production selon des critères à la fois contraignants et libérateurs qui les déterminent. Étienne Bossut, Erwin Wurm, Jean-Luc Moulène, Didier Trenet, Bernard Voïta sont parmi d’autres les héros d’une exposition qui cultive les écarts, sinon le paradoxe, entre besogne et ludisme, dépense et moindre effort, pénibilité et plaisir, aliénation et liberté.
« Farniente (le travail, c’est la santé !) », MONTPELLIER (34), FRAC Languedoc-Roussillon, 4 rue Rimbaud, tél. 04 99 74 20 35, 4 juillet-18 septembre.
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Du travail de l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Du travail de l’art