ANGOULÊME
En parallèle du Frac Franche-Comté qui propose cet été, avec « Vinyls & Clips », une exposition de disques vinyles et de pochettes réalisés par des artistes, le Frac Poitou-Charentes, sous la houlette de son directeur Alexandre Bohn, orchestre un événement choral : « Tympanrétine ».
Celui-ci se propose, via notamment les expériences de synesthésie, de tisser des liens entre musique et arts plastiques afin de montrer que les douze plasticiens contemporains sélectionnés pour l’occasion (Michel Aubry, Glen Baxter, Serge Comte, Trisha Donnelly, Sammy Engramer, Nicolas Fenouillat, Yann Grolleau, Bertrand Lavier, Élodie Lesourd, Pascal Lièvre, Thierry Mouillé, Ugo Rondinone) sont, à l’instar de leurs prédécesseurs dadaïstes ou Fluxus, des passeurs bousculant les frontières entre l’image et le son. S’apparentant à une scène atypique ouverte à de multiples partenariats (la manifestation accueillera tout l’automne performances musicales, concerts et pratiques amateurs), le parcours focalise autant sur des pièces sonores, telle que la vidéo Silence de Nicolas Fenouillat enregistrant un dialogue de sourds-muets dans la fameuse chambre anéchoïque de l’Ircam, que sur des œuvres purement visuelles, mais se nourrissant de la musique, ou plutôt de l’univers mythologique qui va avec. Ainsi en est-il, par exemple, de Bertrand Lavier sacralisant sur un socle une banale guitare électrique – est-elle celle de Jimi Hendrix ? De Johnny Hallyday ? – ou d’Élodie Lesourd qui, avec Diagonal Science Series, crée des assemblages de stickers issus de pochettes de CD s’apparentant à des graphismes sibyllins tendant vers le néoplasticisme. « Tympanrétine », s’adressant autant à l’œil qu’à l’oreille, est à vivre tel un pot-pourri des plus jubilatoires.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Du son plein les yeux !