Alors qu’il se consacre depuis 1938 à ses recherches sur l’abstraction en peinture, Serge Poliakoff (1900-1969) rencontre en 1946 l’industriel et collectionneur Jean Bauret, qui lui achète des toiles et lui commande des dessins originaux pour réaliser des tissus. L’idée est de s’inspirer des tableaux pour créer des tentures décoratives. L’artiste est alors confronté à des exigences extérieures à son art, notamment pour le transfert des couleurs, fabriquées par lui, qui ne correspondent pas à la gamme industrielle. Son travail durera seulement six semaines, au cours desquelles il peint de nombreuses gouaches. Son projet, présenté à travers cet accrochage de 50 pièces, prend divers aspects (graphisme mince, angles, vagues allusions figuratives, organisation stricte des compositions). Jean Bauret sélectionne les toiles les plus radicalement abstraites, les moins graphiques, les plus colorées, représentatives du style du peintre : jeu sur les courbes, alliances de rouge, ocre, bleu et noir, complexité de l’encastrement des formes, répétitions des motifs et rapports subtils fond/formes. Charles Estienne voit son projet et félicite Poliakoff, qui a fait des toiles « aussi agréablement bariolées qu’un tapis de Boukhara ou de Samarcande ». Craignant alors de dévier vers le décoratif, le peintre ne renouvellera jamais l’expérience.
PARIS, galerie Pixi, 14 décembre-3 février.
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Du Poliakoff sur tissu
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Du Poliakoff sur tissu