Après la Chine et l’Inde, voici l’Indonésie. L’Asie serait-elle définitivement le futur ? Face à l’extraordinaire essor du continent, on ne peut que le penser. L’intérêt de l’exposition de l’Espace Vuitton est justement de focaliser sur une scène encore mal connue, celle d’un pays qui est le quatrième le plus peuplé au monde ! Intitulée « Trans-figurations. Mythologies indonésiennes », elle rassemble les œuvres de onze artistes, tous originaires de Yogyakarta, au centre de Java, en un florilège très prospectif qui témoigne de leurs préoccupations essentielles.
Le corps, la ville, la société, le poids de la dictature, les médias, les influences culturelles y sont notamment les prétextes de toute une production très éclectique qui en appelle au dessin, à la broderie, à la peinture, à la sculpture, à la vidéo et à l’installation. La série de portraits au vélo d’Arie Dyanto, les vidéos de Jompet Kuswidananto et les petites saynètes en fil de fer de Agung Kurniawan comptent parmi les heureuses surprises de cette réunion. Leur façon de marier tradition et modernité, de bousculer les conventions et de réhabiliter certaines pratiques signale leur détermination à ne négliger aucun matériau, aucune forme, aucun style, tant ils peuvent servir leurs projets et leurs revendications. À l’écart des chapelles et des doxas si volontiers chéries en Occident, ces artistes œuvrent en toute liberté, riches d’un passé et d’une tradition qu’ils ne renient pas, mais sur lesquels ils s’appuient pour mieux appréhender leur présent.
« Trans-Figurations. Mythologies indonésiennes »
Espace culturel Louis Vuitton, 60, rue Bassano, Paris-8e, tél. 01 53 96 21 50, www.louisvuitton.com, jusqu’au 23 octobre 2011.
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Du côté de Java
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°638 du 1 septembre 2011, avec le titre suivant : Du côté de Java