Tout en légèreté et sans contrainte, Didier Courbot nous fait voyager à travers une sélection de pièces pour la plupart inédites. Une évasion sensible, certes plutôt mentale, mais bien réelle car elle s’accroche à des situations, vécues ou imaginaires, partagées par le spectateur. Photographie, vidéo, installation, peinture murale, tous les moyens, toutes les images et tous les objets sont bons pour présenter ce qui semble être une histoire. Mais l’artiste n’impose rien, surtout pas une narration. Il l’amorce en montrant, par exemple, des personnes dans des salles d’attente d’hôpitaux ou d’aéroport. L’effet est presque immédiat : les souvenirs, les désirs ou les regrets reviennent en mémoire. Ces lieux impersonnels de transit que sont les ascenseurs, les avions ou les gares sont au centre de sa démarche. Parce que dans de tels endroits, le temps s’étire avec l’attente, déclenchant des sentiments contradictoires, Didier Courbot les met en scène. Nourries par son expérience et celle du spectateur, ces images réalistes conduisent avec simplicité vers la rêverie et la fiction, en installant chez celui qui les regarde le même état transitoire que celui fixé dans l’œuvre. Un temps anodin et presque quotidien complète ce jeu subtil. Le temps du déplacement, celui d’un trajet en voiture par exemple, dont il capture des fragments. Usant et abusant avec délectation du ralenti et du flou, l’artiste étire ce temps fugace jusqu’à ce que le sujet s’évapore dans un champ resserré de formes et de couleurs.
SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRAC Haute-Normandie, jusqu’au 17 septembre.
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Didier Courbot, l’homme heureux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Didier Courbot, l’homme heureux