Dans son fondement étymologique, le mot de fable renvoie à la notion de parole. La fable, qui procède de l’idée de propos, détermine un récit imaginaire qui est le fruit d’une production populaire ou artistique. L’hypothèse développée par le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman depuis de longues années, selon laquelle l’artiste donne chair à des lieux que l’on peut nommer « fables » en référence aux philosophies antiques, est l’occasion pour lui de concevoir une nouvelle exposition d’artistes contemporains. Celle-ci vient en quelque sorte clore un cycle de réflexion exposée par cet auteur dans cinq ouvrages publiés au cours des trois dernières années à partir de l’œuvre des artistes qu’elle rassemble. Tour à tour et successivement, Didi-Huberman a ainsi exploré ce qu’il en est de L’étoilement chez Hantaï, de La demeure, la souche chez Convert, de l’Etre Crâne. Contact, Pensée, Sculpture chez Penone, de L’homme qui marchait dans la couleur chez Turrell et du Génie du non-lieu. Air, poussière, empreinte, hantise chez Parmiggiani. Loin de toute idée de bilan, l’exposition du Fresnoy crée une dynamique qui relance le dialogue entre les artistes exposés. Pour ce faire, le philosophe leur a proposé d’occuper chaque fois deux espaces distincts, l’un consacré à la présentation d’une pièce qui a généré leur échange, l’autre à celle d’un travail le dépassant, voire le contredisant. L’idée est d’inviter le spectateur à l’épreuve de ces différents lieux pour qu’il prenne part au débat, comme s’il entrait dans un « entretien infini », dans un rapport sans cesse métamorphosé au temps et à l’espace qu’induit la fable du lieu.
TOURCOING, Le Fresnoy, Studio national des Arts contemporains, 10 février-8 avril.
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Dialogues avec les lieux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Dialogues avec les lieux