Créée en 2008 par un couple passionné d’art contemporain pour y exposer sa collection en plein essor, la Fondation Francès se distingue par son goût assumé pour des artistes non consensuels, volontiers provocateurs, dont le travail porte sur l’homme et ses excès.
Les Francès possèdent en effet quelques enfants terribles : Larry Clark, Kader Attia ou encore Andres Serrano, des artistes dont le travail choque, dérange ou, du moins, provoque le débat. Constituée de quatre cent cinquante œuvres d’artistes confirmés comme de plasticiens plus confidentiels, la collection est présentée en alternance au rythme de quatre accrochages par an. Les organisateurs invitent un artiste figurant dans leur collection à exposer des œuvres encore disponibles sur le marché, ils sélectionnent ensuite des pièces de leur collection pour les faire dialoguer au sein d’une exposition thématique.
Pour « Stigmates », ils convient le jeune peintre britannique Philip Gurrey, lauréat du Pulse Prize, jamais exposé en France, à une manifestation articulée autour de la notion de transgression dans la représentation et du thème de la défiguration. Le plasticien y propose une série de portraits torturés, d’une facture expressionniste proche de Francis Bacon, des portraits qui évoquent des vétérans de guerre et des personnages meurtris ou traumatisés desquels émerge une sensation de souffrance palpable. Un travail mis en résonance avec des œuvres des frères Chapman, de George Condo et de Mathieu Mercier, initiant ainsi un dialogue constructif.
«Stigmates », Fondation Francès, 27, rue Saint-Pierre, Senlis (63), www.fondationfrances.com
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Dialogue entre enfants terribles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : Dialogue entre enfants terribles