À deux, c’est mieux !

D’ailleurs, Sophie Kaplan, directrice du centre d’art, s’est elle-même associée à Virginie Yassef, jeune artiste qui connaît bien le sujet puisqu’à ses débuts elle collaborait avec Julien Berthier. La boucle est bouclée ! Interrogeant les modes opératoires et les « responsabilités » artistiques de chacun sans toujours percer les secrets de ces collaborations spéciales, l’exposition ne se cantonne pas au très classique parti pris de « l’art en couple ».

Si le binôme affectif reste légion, comme en témoignent dans l’exposition Simon Boudvin et Seulgi Lee, compagnons à la ville et à l’occasion dans leurs pratiques, il n’est pas la seule configuration possible. Jeremy Deller, lorsqu’il tourna After the Gold Rush (2002), mit à contribution un ancien membre des Black Panthers avec lequel il s’entretint longuement, nouant une véritable collaboration.
Bien sûr, les deux commissaires n’ont pas résisté aux modèles du genre, les Fischli & Weiss, entité depuis 1979. L’exposition ne dit rien en revanche des histoires qui finissent moins bien, comme celle des Présence Panchounette, groupe bordelais suicidé en 1990, ou des Suisses de Biefer et Zgraggen, séparés depuis la fin des années 1990, car le collectif génère parfois des frustrations irréversibles conduisant à la cessation d’activité. « Partenaires particuliers » a choisi le visage positif du mantra « À deux, c’est mieux », plutôt que « L’enfer, c’est les autres ».