Vincent Protat et Hervé Trioreau sont encore inconnus du grand public. Pourtant ces deux jeunes artistes, plus connus sous le nom de Prota(tt)rioreau, ont réalisé ces trois dernières années plusieurs œuvres stupéfiantes de lucidité et de maturité. Leurs propositions s’attachent à analyser notre contexte urbain, à révéler combien la structure économique et sociale des villes dépend désormais de processus de normalisation sans aucune autre logique que celle du profit. Pour leur première exposition à Paris, ils ont choisi de présenter un projet dont une première version était déjà visible l’an dernier au CCC de Tours. Dans une maison abandonnée, vouée à la destruction, ils avaient placé une caméra au rez-de-chaussée, qui grâce à un vérin hydraulique transperçait le plafond pour aboutir dans l’intérieur d’une maquette de la même maison. Sur un moniteur, le spectateur pouvait suivre l’évolution de cette destruction. Aujourd’hui, la galerie du Sous-sol présente les archives de cette intervention. L’installation se compose d’un photocopieur couleur couplé au moniteur où est diffusée la vidéo
de la destruction. Chaque image est reproduite en direct sur un papier transparent. Lentement, la pile de photocopies reconstitue en trois dimensions le déroulement de la destruction. En jouant sur notre fascination naturelle face à toute image violente, en anticipant la destruction réelle de cette maison, Prota(tt)rioreau racontent sur un mode dramatique combien nos habitations, nos maisons et immeubles ne sont plus que des éléments sans importance dans le monde d’aujourd’hui.
PARIS, galerie du Sous-sol, 4 mars-1er avril.
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Destructions en duo
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Destructions en duo