VASSIVIERE
Thomas Houseago, sculpteur britannique domicilié à Los Angeles, a beau être le chouchou des giga-collectionneurs comme les époux Rubell de Miami, qui l’ont découvert en 2006, et François Pinault, fier d’exposer plusieurs de ses pièces à Venise, son art n’a rien de facile pour le commun des mortels.
Il peut être très déstabilisant en regard des canons habituels. On pourrait même sans peine avouer que ses sculptures ne sont pas loin d’être affreuses. Seulement voilà, dans ce dégoût et cet inconfort gît tout l’art de ce quadragénaire pugnace qui a dû affronter quinze années de vaches maigres avant de s’envoler vers les hauteurs du succès. Il s’est accroché à son style brutal et néoprimitif inusité avec sa facture d’apparence si approximative, sans rien céder aux sirènes de la facilité.
À Vassivière, les salles du centre d’art ne suffisant pas pour accueillir toutes ses sculptures massives au syncrétisme hirsute qui mélange les références à la musique, à la science-fiction, au totémisme même, il s’est emparé du parc de sculptures. Le promeneur y voit surgir un corps allongé – Lying Figure (Mother) –, une cuillère géante – Golden Spoon –, une tête de chouette. Il a même placé un fanal sur l’île aux Serpents, inaccessible aux visiteurs, en contrepoint lumineux au phare du centre d’art. Bois, bronze patiné jusqu’à paraître de l’ébène, plâtre peu raffiné, Thomas Houseago explore divers matériaux pour donner forme à ses golems, objets surdimensionnés et fétiches bizarres. Reste à surmonter sa propre réticence.
Centre international d’art et du paysage, Vassivière (87), tél. 05 55 69 27 27, www.ciapiledevassiviere.com, jusqu’au 23 octobre 2011.
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Déstabilisant Thomas Houseago
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°639 du 1 octobre 2011, avec le titre suivant : Déstabilisant Thomas Houseago