Le cabinet Jean Bonna, sis à l’École des beaux-arts de Paris, et la Fondation Custodia jouissent d’excellents rapports de voisinage.
Pour preuve, l’institution néerlandaise fondée par Frits Lugt en 1947 invite son aîné, qui fête cette année son bicentenaire, à présenter une sélection de ses chefs-d’œuvre. Ainsi, cent quarante-cinq dessins ont traversé la Seine pour illustrer la diversité des genres et des styles qui ont fait l’excellence de l’école française de dessin, entre la fin du règne de Louis XV et la Révolution. L’exposition est dense. Elle rend compte d’une période féconde de l’histoire de l’art où le dessin est le médium idéal pour embrasser la diversité des styles qui la caractérise. Cette pluralité s’incarne dans la carrière même des artistes, depuis leur apprentissage aux commandes officielles, en passant par l’incontournable voyage à Rome. Défilent sous nos yeux d’impeccables académies de Vincent ou de Regnault, des vues d’Italie où culminent les ruines croquées par Hubert Robert ou Louis Chaix, des esquisses ou des dessins aboutis pour des tableaux, des sculptures, du mobilier ou des architectures qui balancent entre le rococo et le néoclassicisme. La réussite de cette exposition est de mettre en lumière les préoccupations nouvelles des artistes dont le dessin bat au rythme d’une société en pleine mutation. La rupture est éloquente dans le registre de la scène de genre. Finie la décadence ! Aux mièvreries rocaille succèdent les sujets vertueux dont Greuze fut le plus prolifique zélateur. La peinture d’histoire est à l’unisson avec des thèmes antiques où triomphent David et son école. Le dessin d’architecture n’est pas en reste avec des « caprices », qu’on appréciait davantage pour leurs hautes qualités graphiques que pour leur discutable génie architectonique.
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Dessin d’âmes creuses
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Custodia, 121, rue de Lille, Paris-7e, www.fondationcustodia.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : Dessin d’âmes creuses