Pour rendre hommage à Jacqueline Picasso disparue il y a trente ans, la Fondation Pierre Gianadda, avec l’aide du commissaire indépendant Jean-Louis Prat, présente, selon un parcours chronologique et thématique, plus d’une centaine de pièces majeures (peintures, gravures, linogravures et sculptures) révélant la diversité et l’importance de la production artistique des vingt dernières années (1953-1973) de Pablo Picasso.
Avec cette femme qu’il rencontra en 1952 et qu’il épousa en 1961, l’artiste connut un nouvel élan : Jacqueline, dont le profil hiératique lui rappelait la beauté classique grecque, fut sa muse, lui servant constamment de modèle et de référence, que ce soit à La Californie à Cannes, au château de Vauvenargues près d’Aix-en-Provence ou au mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins. Durant les dix premières années de cette période, l’ogre Picasso, animé par l’urgence de peindre, revisite génialement les maîtres du passé (Delacroix, Velázquez, Manet, Poussin, David), questionne la peinture via le thème du peintre et de son modèle, puis, dans les dix dernières années, se concentre sur l’essentiel : la femme, le couple, l’homme, en mousquetaire ou à la pipe, et le peintre vieillissant. Ces œuvres ultimes furent sévèrement critiquées lorsqu’elles furent présentées par deux fois, en 1970 et en 1973, au palais des Papes à Avignon : « Barbouillages, sénilité, impuissance… » Quel aveuglement ! C’était ne pas voir, dit Jean-Louis Prat, « combien la vieillesse éclaire de nouveau la jeunesse ». En outre, face à tous ces tableaux rugissants et poignants, réunis dans le forum de la fondation, on a vraiment l’impression que cette peinture primaire et sauvage, au trait puissant, vient d’être faite. Qui, pour peindre aujourd’hui avec une telle audace créative ? Personne.
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Derniers Picasso : attention, peinture fraîche !
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Pierre Gianadda, rue du Forum 59, Martigny (Suisse), www.gianadda.ch
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : Derniers Picasso”‰: attention, peinture fraîche !