Si elle est cette année l’invitée d’honneur de la FIAC, l’Amérique latine est comme chez elle à la galerie Denise René. Voici quelque 50 ans en effet qu’elle en est l’un des pôles de création les plus vifs ou, plus précisément, que la deuxième génération des artistes de l’abstraction géométrique sud-américaine y a trouvé non seulement un refuge mais un véritable tremplin. Dès 1948, alors que la galerie n’en est qu’à ses balbutiements, Cicero Dias, né à Recife au Brésil en 1907, y expose et, en 1956, c’est au tour du Vénézuélien Soto, de seize ans son cadet, d’y faire sa première exposition personnelle. La liste des noms d’artistes d’origine sud-américaine qui vont rejoindre la galerie parisienne ne cessera dès lors de grandir : Cruz-Diez, Le Parc, Demarco, Tomasello, Martha Boto, Vardanega, Angel Luque ou César Andrade. Dans la veine du Rotorelief de Duchamp, du Modulateur Espace-Lumière de Moholy-Nagy, des recherches picturales de l’abstraction géométrique telle qu’elle s’est développée dans la foulée d’un Mondrian ou du groupe Cercle et Carré, ces artistes, tous venus à Paris dans les années 50-60, y ont vécu une formidable aventure de création, et ont animé de façon incroyable la capitale sur le terrain d’un art construit et cinétique. Rappelons les Salons de Mai, la Biennale de Paris, l’intense activité du Groupe de Recherche d’Art Visuel, le GRAV. Rappelons les espaces colorés de Cruz-Diez, comme celui qu’il installe au début des années 60 au carrefour de l’Odéon, sorte de « happening chromatique » offert sans autre manière à l’expérience d’un public tout à la fois émerveillé et surpris. Quelle étonnante saga lumineuse ! Et toujours en arrière-plan, une galerie, celle de Denise René.
Il serait grand temps de lui rendre un hommage à la mesure du travail accompli.
Galerie Denise René, jusqu’au 30 septembre.
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Denise René et l’Amérique latine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°509 du 1 septembre 1999, avec le titre suivant : Denise René et l’Amérique latine