Demy de long en large et en travelling

L’œuvre de Jacques Demy (1931-1990), l’un des plus grands perfectionnistes du cinéma français, est exposée sous toutes ses facettes à la Cinémathèque. Le parcours chronologique suit sa filmographie riche de dix-huit longs métrages, que le cinéaste désirait tous « liés les uns aux autres », tout en montrant la complexité de son univers, élégant mais grave, sa passion pour tous les arts ainsi que sa collaboration fructueuse avec de grands noms, notamment Bernard Evein pour les décors et bien sûr Michel Legrand pour la musique.

Cet ancien élève de l’école des beaux-arts de Nantes n’a cessé, pour nourrir ses films les plus mythiques, des Parapluies de Cherbourg à Peau d’âne via Les Demoiselles de Rochefort, de regarder les arts plastiques. Son cinéma enchanteur, comportant matelots, forains, ouvriers, princesses et autres « sœurs jumelles nées sous le signe des Gémeaux », a continuellement puisé dans l’esthétique des livres pour enfants, le pop art américain et le merveilleux fabriqué cher à Cocteau.
Aussi l’exposition fait-elle rimer ses extraits de films avec des photographies, peintures, dessins ou sculptures créés par les artistes dont Demy a revendiqué l’influence : David Hockney, Alexander Calder, Raoul Dufy, Leonor Fini, Niki de Saint Phalle. Bref, tout Demy, de long en large et en travers, est exposé à la Cinémathèque pour notre plus grand plaisir de cinéphiles et de mélomanes, alors on y court et on y chante ! Enfin, parallèlement à cette expo foisonnante, il y a la rétrospective intégrale de ses films, jusqu’au 3 juin.