Alors que la nouvelle de l’installation de son prochain atelier-résidence en Iran en a surpris plus d’un, Wim Delvoye prend ses quartiers artistiques dans les espaces luxembourgeois du Mudam.
Il y a dix ans, à l’ouverture du nouveau bâtiment, le Belge décapant avait époustouflé les visiteurs avec sa chapelle gothique de métal et vitraux, impressionnant projet, d’ailleurs collectionné par le musée. Et, un an plus tard, Super Cloaca, la machine qui digère et défèque comme un homme, avait les honneurs d’une exposition. C’est donc l’occasion, en fêtant cette première décennie dans le quartier du Kirchberg, d’inviter à nouveau Delvoye en lui confiant deux niveaux. L’artiste y aborde sereinement l’exercice de la rétrospective, du bilan, en ressortant des œuvres de ses débuts, ces rencontres improbables entre artisanat flamand et objets prosaïques comme ces bonbonnes de gaz décorées à la manière des céramiques de Delft. Ornements, monuments, l’artiste assume son approche de l’histoire de l’art, irrévérencieuse et admirative à la fois, cultivant l’anachronisme érudit. Dans la dernière section, plus monumentale, on retrouvera avec délectation la série photographique des Mountains, fictions de messages banals gravés à flanc de montagne du type : « Mike, ton dîner est dans le four, Jill ». Delvoye est un drôle d’animal attachant dont le travail est redoutablement futé sous des atours drolatiques parfois légers, et remarquablement impressionnant en termes de maîtrise technique. Un beau cadeau d’anniversaire pour le Mudam.
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Delvoye fête le Mudam
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Abonnez-vous dès 1 €Mudam, 3, Park Dräi Eechelen, Luxembourg, www.mudam.lu
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : Delvoye fête le Mudam