Delacroix et Signac, deux noms côte à côte pour une exposition qui pose la question : quel dénominateur commun relie le chef de file du romantisme et celui du néo-impressionnisme ? C’est ce que s’attache à comprendre le Musée de l’Annonciade grâce aux thématiques qui articulent le parcours.
La première est consacrée aux études théoriques sur la couleur dans la deuxième moitié du XIXe siècle émanant de plusieurs scientifiques, notamment Eugène Chevreul, dont les recherches ont abouti à la loi des contrastes simultanés qui influença le travail de nombreux peintres, dont les néo-impressionnistes. Leurs propos sont étayés par des éditions d’époque et de nombreux documents d’artistes présentés ici. La section principale développe l’influence d’Eugène Delacroix avant et après la parution de son Journal en 1893-1895. La publication comme la théorie scientifique – fournirent l’occasion à des artistes comme Paul Signac d’inscrire le divisionnisme dans l’histoire de l’art grâce à son ouvrage D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, dont on peut extraire ces lignes : « Si le néo-impressionnisme résulte immédiatement de l’impressionnisme, il doit aussi beaucoup à Delacroix […]. Delacroix connaissait donc une grande partie des avantages qu’assure au coloriste l’emploi du mélange optique et du contraste. Il pressentait même les bénéfices d’une technique […] permettant de donner encore plus de clarté à la lumière et plus d’éclat à la couleur. » Ces propos donnent un éclairage particulier au rapprochement des œuvres des deux maîtres.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°726 du 1 septembre 2019, avec le titre suivant : Delacroix, en père du néo-impressionnisme