Peinture Contemporaine - Le projet « Paris Peinture » a germé en 2018 dans la tête de deux artistes, Karina Bisch et Nicolas Chardon : donner un corps et un visage à cette « scène » des peintres parisiens que l’on ne définit, finalement, jamais géorgraphiquement.
Paris étant partout, elle ne serait donc nulle part. Cela avait donné lieu à un petit livre de quatorze portraits de « peintres parisiens », puis à une première exposition au Quadrilatère Beauvais en 2018, suivie, en 2020, d’une deuxième exposition à feu la Galerie Jean Brolly. Une « deuxième » et non une « seconde » exposition, car « Paris peinture » se reforme aujourd’hui dans un troisième accrochage à Nogent-sur-Marne, tout près de… Paris. Les quatorze peintres de ce groupe qui n’en est pas véritablement un ont de nouveau été invités par Karina Bisch et Nicolas Chardon à se réunir et à présenter, cette fois, « leur premier tableau et leur dernière peinture ». Une manière de se moquer de la mythologie moderniste, tout en lui rendant un sérieux hommage. Et chacun de jouer le jeu… selon son bon vouloir. Karina Bisch, par exemple, présente une peinture – sa « première » – sur soie de 1984 et un « tableau de tissus » – son « dernier » – de 2022. Camila Oliveira Fairclough, elle, n’a pas entendu la consigne de la même oreille, qui a choisi deux œuvres de la même année, 2020, l’une d’elles arborant fièrement le mot « End », autrement dit « fin », judicieusement placée au début du parcours. Début, fin… Mais où commence la peinture et où finit-elle ? La question se pose quand le visiteur se retrouve devant l’Asperge (2023), une sculpture en étain et polypropylène de Julien Monnerie. Pour ceux qui n’auraient pas saisi la référence à Manet, père de la modernité – et donc du « début » d’une nouvelle peinture –, les commissaires ont pris soin de placer à côté Le Fifre d’après Manet d’Emmanuel Van der Meulen, une copie du célèbre tableau peinte en 1991. L’accrochage est est assez déconcertant, tant les pratiques, les approches sont différentes. Mais il nous donne une vue d’ensemble, non dénuée d’ironie, sur l’état de la peinture « ici et maintenant », laquelle, même arrivée à la fin de son histoire, n’en finit pas de chercher un nouveau départ.
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Début et fin de la peinture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°762 du 1 mars 2023, avec le titre suivant : Début et fin de la peinture