Voici une expo particulièrement trépidante. Pas étonnant : son commissaire, Yann Chevallier, est aussi DJ ! Une sarabande audacieusement orchestrée de néons roses, de petites voitures télécommandées, de corps, de bouches et de sexes femelles et mâles peints dans les styles les plus divers, de vêtements hypersophistiqués ou banalement ordinaires, de miroirs, de photos, de dessins et d’objets familiers ici totalement décalés, précipitent le spectateur dans un univers visuel et sonore où les apparences se démêlent et se contredisent en vive liberté.
Rien, en effet, ne relie a priori les réalisations de ces trente-huit artistes nés entre 1945 et 1994, dont de nombreuses femmes, si ce n’est l’essentiel : « Endosser des identités hybrides, réversibles et mouvantes, faites de masques, de travestissements, permet de garder entière sa liberté d’embrasser un réel scandaleux. » Rêves, dérisions, utopie, cauchemars ? Tout à la fois, mon général ! Les six mannequins, tous féminins, de Lise Haller Baggesen (née en 1969 au Danemark, vit et travaille à Chicago), dont la somptueuse Miss Peace in The US2033 (2016), une ado noire et enceinte, arborent des toilettes raffinées les plus fantasques et portent des écouteurs diffusant de la musique. Autre présence très forte, Mixtape (2002) : ce film de 23 minutes d’Oliver Payne et de Nick Relph (nés en 1977 et 1979, Britanniques) propose, entre fureur et grâce, un enchaînement de courtes séquences très humaines et très travaillées portées par la bande-son enivrante de You’re No Good, un standard de la musique soul revisité par Terry Riley.
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De quoi se ré-jouir !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : De quoi se ré-jouir !