En accueillant les collections de sculptures du British Council, le Musée des Beaux-arts de Valenciennes ne s’attendait sans doute pas à un corpus de pratiques aussi diversifiées. 35 artistes, 43 œuvres rythment un parcours hétérogène que les conservateurs ont voulu humoristique. Au vu de cet ensemble, le visiteur peut s’interroger sur les traditions contemporaines de la sculpture anglaise. En effet, plusieurs courants fort dissemblables dans leurs résultats plastiques coexistent ici. Dans de nombreux exemples, il est possible de percevoir l’influence lointaine de Henry Moore, Barbara Hepworth et Jacob Epstein. Cependant des artistes comme Richard Deacon, Barry Flanagan, Anthony Gormley, Damien Hirst, voire Ian Hamilton Finlay ne peuvent être explicitement rattachés à ces filiations commodes. Il faut pour cela se souvenir de ce courant qui était apparu à la fin des années 70 et que les critiques avaient baptisé, avec perspicacité, « Nouvelle sculpture anglaise ». Ce mouvement se caractérisait par une utilisation intensive des objets de la vie quotidienne pour la création d’images inattendues. Les artistes comme Cragg, Mach ou Woodrow refusaient qu’une sculpture se limite à la création d’un objet, fut-il abstrait. La génération suivante, celle apparue dans les années 80, allait poursuivre cette voie mais en incorporant systématiquement une certaine dose d’humour calquée sur celle de Gilbert & George ou, dans d’autres cas, une once de dramatisation du geste sculptural comme on peut le voir dans la pièce de Damien Hirst – I’ll love you for ever – avec son caisson de déchets médicaux. Depuis cette période héroïque où la sculpture anglaise s’est défaite de ses attavismes abstraits, la jeune génération ne cesse de vouloir reconstruire une mémoire du paysage anglais.
VALENCIENNES, Musée des Beaux-Arts, 19 mai-6 septembre.
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De Moore à Hirst
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : De Moore à Hirst