Le Kunsthaus de Zurich réinstalle, sept ans après sa première présentation, The 2000 Sculpture de Walter De Maria, artiste américain ayant participé, à partir des années 60, à la redéfinition de l’art, aussi bien par les formes pures, sérielles et austères de l’art minimal que par le déplacement de son champ en pleine nature dans les propositions de Land Art. Prévue pour un lieu d’exposition traditionnel clos, The 2000 Sculpture n’en remet pas moins en cause la nature de l’espace lui-même, opérant la synthèse des deux axes poursuivis par De Maria : 2000 barres en plâtre brillant, mesurant chacune 50 cm de long et 12 de haut, sont disposées sur le sol, dans un espace de 500 m2 ; éclairées en lumière naturelle, elles sont visibles seulement de jour et en fonction des variations de l’intensité lumineuse qui les fait éblouir ou s’éteindre et tend à les dématérialiser. L’œuvre en appelle au déplacement du spectateur qui, d’abord, de l’entrée de la salle, perçoit une plaque blanche presque uniforme et infinie, et progressivement, prend conscience de la présence de barres, de leurs différentes formes (à 5,7 ou 9 côtés), de leur disposition suivant des progressions numériques engendrant divers rythmes, tantôt des diagonales, tantôt des zigzags. L’œuvre se définit dans cette tension entre finitude et infini du nombre et de l’espace, entre matière et concept, entre impersonnalité et sensation.
ZÜRICH, Kunsthaus, jusqu’au 16 janvier et MILAN, Fondazione Prada, jusqu’au 4 janvier.
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De Maria en 2000 sculptures
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : De Maria en 2000 sculptures