Prothèse. - Depuis les années 1980, Jessica Stockholder réalise des installations qui mettent en tension les matériaux, les formes et les couleurs.
Avec ses assemblages d’objets hétéroclites souvent issus de l’environnement quotidien (meubles, outils, vêtements, pièces d’électroménager…), elle brouille la frontière entre planéité et tridimensionnalité. Au Frac, elle présente quatre types d’œuvres réalisées ces vingt dernières années. Des sculptures produites en atelier, pensées comme des peintures en expansion qui dépassent le cadre. Une sélection de travaux sur papier népalais, que l’artiste a réalisés à Katmandou lors d’une résidence en 2019, mêlant différents éléments collectés sur des marchés locaux. Les deux autres séries, plus monumentales, ne sont représentées que par une œuvre chacune. Les Assists sont des sculptures qui tiennent debout grâce à des supports, ou « prothèses », qui diffèrent à chaque fois. Ici, la sculpture composée de deux grandes plaques de métal perforé est tenue d’une part par une armoire en bois achetée chez un antiquaire rouennais, et de l’autre par une sculpture en bronze prêtée par le musée de Louviers et installée sur un socle. Enfin, la seule production de l’exposition appartient à la série récente des Specific Shape plus Object, associant un objet sculptural et une forme abstraite. Pour réaliser cette œuvre qui se déploie sur les deux étages de l’ancien bâtiment industriel, elle a récupéré des objets dans la région et a fait appel à des entreprises locales. Les pièces de Jessica Stockholder défient l’opposition entre abstraction et figuration et interrogent la relation à l’espace et les changements d’échelle. Cette exposition propose un aperçu significatif du travail de l’artiste américano-canadienne, dont les œuvres joyeuses et colorées permettent de repenser les catégories instituées de l’art – peinture, sculpture, installation.
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De joyeux assemblages
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : De joyeux assemblages