Avec son donjon célibataire, sa chapelle, ses tours de guet et une magnifique ligne de remparts, le Donjon de Vez a pris pour habitude depuis plusieurs années de vivre l’été à l’heure de l’art moderne et contemporain. Construit au XIIe siècle, fortifié au XIVe, il constitue l’un des pions majeurs de l’échiquier patrimonial gothique du pays de Valois, dans l’Oise. Quand on apprend que son propriétaire n’est autre que Francis Briest, l’un des plus dynamiques commissaires-priseurs sur la place parisienne, tout s’éclaire. Conçue par Jean-Michel Ribettes, « Machins/Machines », l’exposition que l’on peut voir à Vez cette année rassemble, en hommage à l’inventeur de génie qu’était Léonard, tout un ensemble de créations les plus extravagantes qui soient. On sait en effet combien ce dernier était fasciné par la machine et quelle place essentielle elle occupe dans son œuvre. Peintre, dessinateur et sculpteur hors pair, Léonard fut aussi un ingénieur doué d’une étonnante vision. Ses projets et ses maquettes de machines, toutes plus incroyables les unes que les autres, n’ont jamais cessé d’influencer les artistes qui l’ont suivi. Le XXe siècle, qui est à l’excès celui de la machine et de la vitesse, a engendré toute une production d’œuvres, volontiers qualifiées de « célibataires », qui sont autant d’investigations tour à tour prototypiques, utopiques, critiques et ludiques. De Man Ray et Calder à Scurti et Veilhan, en passant par César, Klein, Nam June Paik, Bury, Takis, Jon Kessler, Roman Signer, mais aussi par de grandes firmes comme Ferrari et Yamaha, c’est un florilège du mécanique au XXe siècle avec une mention spéciale pour l’arbre-fontaine de Nicolas Darrot réactualisé pour l’occasion. Cette exposition vise également à souligner que la machine conçue pour le calcul mathématique en est arrivée « à l’ère de sa disparition », compte tenu du règne nouveau de l’informatique et du calcul numérique.
VEZ, Donjon, jusqu’au 1er octobre. À lire : notre hors-série Machins/Machines, de Léonard de Vinci à Calder, 20 p., 30 F.
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De drôles de machines
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : De drôles de machines