En 486, à l’issue de la bataille de Soissons, l’Ile-de-France est intégrée au royaume franc et devient le centre du pouvoir de la dynastie mérovingienne. Période obscure, autrefois considérée comme « barbare », le Haut Moyen Age présente pourtant de nombreux éléments de continuité avec le Bas Empire, ne serait-ce que parce que les Francs, très peu nombreux, ont été rapidement assimilés. Le processus est même accéléré par le baptême de Clovis vers 496 et par les mariages mixtes. En ce temps où le caractère ethnique n’était guère pris en considération, une population se définissait par le roi auquel elle obéit et par la législation dont elle relève. Néanmoins, les Francs ont apporté en Gaule leurs pratiques funéraires, qui sont restées longtemps le principal témoignage de cette époque, grâce aux somptueux éléments de parure retrouvés sur les défunts issus de l’aristocratie : plaques-boucles de ceintures, fibules, armes, étaient ornées de chatoyants grenats cloisonnés, ou encore soigneusement damasquinées. Même s’ils peuvent s’enorgueillir de fondations essentielles, comme la basilique Saint-Denis, les Mérovingiens ont en effet laissé peu de traces architecturales en Ile-de-France. De plus, les implantations urbaines dans des villes comme Paris, Meaux et Melun ont depuis longtemps été recouvertes. La remarque vaut aussi pour les Carolingiens, qui leur succèdent en 751. Les campagnes de fouilles menées ces vingt dernières années ont permis d’élargir la compréhension de ces deux époques, les connaissances se sont considérablement développées sur l’habitat rural et sur la vie quotidienne de la population. Après Guiry-en-Vexin, l’exposition « Mérovingiens et Carolingiens en Ile-de-France » présente ces découvertes archéologiques au Musée de l’Hôtel-Dieu à Mantes-la-Jolie. Parmi elles, notons la nécropole mérovingienne de Gaillon-sur-Montcient, avec ses 200 structures funéraires, et l’atelier de potiers du hameau de Chaudry à Vienne-en-Arthies (première moitié du Xe siècle). Les différents chapitres de l’exposition permettent par ailleurs d’observer la modification de l’habitat dans les campagnes, les maisons de bois et de terre couvertes d’un toit de chaume se substituant aux villas romaines, l’évolution des modes d’inhumation avec la disparition progressive du mobilier funéraire, ou encore tout un ensemble d’objets modestes à usage domestique.
MANTES-LA-JOLIE, Musée de l’Hôtel-Dieu, tél. 01 34 78 86 62, 6 octobre-31 mars.
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De Clovis à Capet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°543 du 1 janvier 2003, avec le titre suivant : De Clovis à Capet