Généralement, les peintures de Giorgio De Chirico que l’on rencontre dans les expositions datent des années 20 et 30, période féconde dans son œuvre. C’est donc avec plaisir que l’on découvre la production des dix dernières années de ce peintre mort en 1978. Vers la fin des années 60, De Chirico est vénéré comme l’un des fondateurs historiques du surréalisme. Ses peintures métaphysiques, réalisées à partir de 1912, sont alors communément acceptées par l’histoire de l’art comme des sources majeures pour l’éclosion de la Nouvelle Objectivité allemande, du Novecento italien et du surréalisme français. Assez flatté par ce prestige artistique, De Chirico exploite cet engouement critique et multiplie alors les éditions de ses œuvres anciennes tout en poursuivant un travail pictural plus classique. En 1970, sa première rétrospective (Palazzo Reale de Milan) lui permet de jeter pour la première fois un regard critique sur sa carrière. Débute alors une période où il se plaît à revisiter ses peintures anciennes, notamment celles réalisées entre 1914 et 1930. Plus surchargées qu’auparavant, ces nouvelles toiles sont, pour certains, les exemples même d’un artiste soudain à la plénitude de ses moyens et de son génie. D’autres, au contraire, préfèrent y voir de pâles copies réalisées par un artiste trop conscient de sa place dans la hiérarchie de l’art du XXe siècle. A l’occasion de cette exposition, le Palais des Beaux-Arts expose, pour la première fois, l’ensemble des aquarelles que De Chirico réalise en 1941 et 1977 pour l’illustration de L’Apocalypse de saint Jean.
CHARLEROI, Palais des Beaux-Arts, 4 février-13 mai.
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De Chirico, ultime décennie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : De Chirico, ultime décennie