N’est pas passionné qui veut ! Henri Griffon, « un artiste qui a raté », comme il le dit de lui-même dans son portrait paru dans L’œil n° 615, ne fait pas les choses à moitié.
Cet industriel de l’ameublement, par ailleurs fieffé collectionneur d’art contemporain et président du Frac des Pays de la Loire, propose à l’Historial de la Vendée (musée classé cette année quatrième au palmarès des musées des villes de moins de 20 000 habitants, lire L’œil de cet été) une exposition totalement subjective.
Une belle découverte accueille le visiteur au seuil du parcours. Cinq grandes peintures de Jules Lefranc (1887-1972) apparaissent comme de véritables ovnis. Absolument réalistes au premier regard, ces toiles sont, à bien y regarder, d’une réalité tout aussi arbitrairement reconstruite que les six peintures de Gaston Chaissac (1910-1964) présentées sur les cimaises d’en face.
Puis, sur 500 m2, le spectateur est confronté à une démonstration de ce que peut être l’art contemporain quand il est sélectionné en toute subjectivité. La première salle présente une sélection de peintures figuratives des années 1960 à 2000, avec entre autres des toiles d’Hervé Télémaque (né en Haïti en 1937), d’Eduardo Arroyo (né à Madrid en 1937) et d’Hervé di Rosa (né à Sète en 1959).
La seconde salle plonge le spectateur dans un kaléidoscope improbable, donc intéressant, confrontant les regards à l’inventivité sans limites (ou presque) de quelques artistes vivants. Particulièrement attrayants paraissent les sculptures de deux Écossais, Martin Boyce et Nathan Coley, tous deux nés en 1967, et un impressionnant paysage sur toile de Yan Pei-Ming (né en Chine en 1960), Paysage international, lieu du crime (lieu de naissance du père de l’artiste), 1996. En tout vingt-sept artistes, dont aucune femme !
« De Chaissac à Hyber, Parcours d’un amateur vendéen »,jusqu’au 13 octobre 2013, Historial de la Vendée, allée Paul-Bazin, Les Lucs-sur- Boulogne (85), historial.vendee.fr
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De Chaissac à Hyber sans passer par les femmes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°660 du 1 septembre 2013, avec le titre suivant : De Chaissac à Hyber sans passer par les femmes