Peinture - Il n’y en a que pour lui. Après la rétrospective magistrale au Centre Pompidou (2017) et la présentation plus récente à la Galerie Lelong (2020), la Tate Gallery promène son illustre octogénaire à travers le continent.
Après Bruxelles, c’est au tour d’Aix-en-Provence. Au Musée Granet, malgré un parcours un peu haché imposé par le cadre architectural, on a droit à un aperçu rapide mais complet de différents styles et techniques de Hockney. À ses débuts londoniens, dans un langage proche de Dubuffet et du graffiti, l’artiste traite plus ou moins ouvertement de son homosexualité, toujours un délit à l’époque en Angleterre. Puis, sous le ciel azur de la Californie, c’est la délivrance. La série des nus masculins sous la douche est suivie par ses images les plus iconiques, les Piscines, peintes après son installation à Los Angeles. Celle que l’on trouve au musée est atypique ; moins qu’une expression de l’hédonisme local c’est un jeu subtil entre figuratif et abstrait (Bouée en caoutchouc flottant dans une piscine, 1971). Une section est consacrée à un autre thème privilégié de l’artiste, imprégné malgré tout par la tradition de son pays : le portrait. Ses doubles portraits sont des face-à-face ou plutôt côte à côte de deux personnes qui, séparées par le vide, ne sont jamais en contact direct – magnifique Mr. and Mrs. Clark and Percy (1970-1971). Mais c’est surtout avec les paysages (perspective inversée, délocalisation, couleurs artificielles, flashy) que Hockney cherche à déstabiliser le spectateur en introduisant la mobilité et l’instabilité incessante du réel. Lui-même ne semble jamais hors contrôle : malgré son âge avancé, armé de son iPad, l’artiste, qui vit depuis quelques années en Normandie, réalise comme des aquarelles digitales. Terminons ainsi sur un dessin photographique, une image monumentale, de 2,78 par 7,60 m (Dans l’atelier, décembre 2017). Hockney s’y présente au cœur d’un immense atelier, dont les murs sont pratiquement recouverts par des reprises de ses toiles. Une mise en abyme et un clin d’œil à Matisse, l’autre maître de la couleur ?
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David Hockney, dernier empereur du pop art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : David Hockney, dernier empereur du pop art