À la source de son travail, le Canadien David Altmejd, originaire de Montréal, né en 1974, place la fascination qu’ont exercée sur lui des films comme Dark Crystal (1982) ou Superman (1978).
De fait, ses œuvres naviguent entre science-fiction et univers cristallin, comme on peut le vérifier dans l’exposition que lui consacre le musée parisien. Ses figures aux textures les plus diverses, faites de poils, de cheveux, de miroirs, éclatées et percluses, volontiers géantes, et ses constructions toutes de transparence vitreuse relèvent de l’assemblage hétéroclite d’éléments épars qui déterminent une esthétique singulière. Il y va ici d’une statuaire qui se voudrait forme contemporaine de sculpture, instruite de l’exemple de la grande tradition dans la composition de figures biomorphiques, et là, d’ensembles complexes et de fouillis comme autant d’unités où le biologique, le naturel et l’artificiel se disputent une façon de représentation d’une énergie vitale. C’est dire que le tout balance entre esprit baroque, sciences cognitives et vision hallucinée, entraînant le regard à se perdre dans les dédales d’un monde déluré qui le déborde et qui peut tout autant le réjouir que l’inquiéter pour ce qu’il se voudrait l’image de notre possible futur. Où l’artiste, qui déclare vouloir infecter le minimalisme – « C’est vraiment... trop vieux », dit-il – l’emporte assurément, c’est dans la maîtrise technique des matériaux qu’il emploie et un sens appuyé du spectaculaire. Altmejd reconnaît d’ailleurs lui-même que son travail consiste à charger les choses le plus possible.
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David Altmejd, un monde infecté
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 11, avenue du Président-Wilson, Paris-16e, www.mam.paris.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : David Altmejd, un monde infecté