VALLON-PONT-D'ARC
Retracer l’histoire de nos relations avec les félins au fil des âges et des civilisations, de l’Europe préhistorique à l’Afrique en passant par l’Antiquité proche-orientale et méditerranéenne, l’Asie et l’Amérique précolombienne : tel est l’objet de l’exposition « Des lions et des hommes », sur le site de la grotte Chauvet 2.
Dès la première salle, consacrée à la préhistoire, la figure hybride d’un homme-lion en ronde-bosse, datant de l’aurignacien, donne à voir la puissance du lien qui nous unit aux félins. C’est la première des quelque cent soixante-dix œuvres d’art issues des plus prestigieuses collections nationales et internationales, à travers lesquelles nous prenons conscience de l’importance des félins dans la construction des civilisations. Une sublime déesse lionne Sekhmet allaitant Pharaon, un Héraclès coiffé d’une peau de lion, des jaguars déifiés des civilisations précolombiennes ou encore les tigres et panthères des neiges protecteurs des peuples nomades d’Eurasie racontent ainsi notre histoire commune. Un propos qui nous touche d’autant plus que l’exposition se révèle d’une actualité brûlante. Le parcours s’ouvre avec la momie d’un lionceau des cavernes ayant vécu il y a 46 000 ans, libérée récemment des glaces de Sibérie « grâce » au réchauffement climatique, pour s’achever sur une présentation de la Fondation Panthera, qui lutte pour la sauvegarde des félins, aujourd’hui menacés de disparition. On sort de l’exposition à la fois ravis par la magnifique évocation de notre histoire d’amour avec les félins et submergés par l’angoisse d’une planète dont ils auraient disparu.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Danse avec les lions