Dans les rues du film Metropolis

Les effets spéciaux et les visions architecturales fantastiques de ce premier film de science-fiction à grand spectacle n’ont cessé d’inspirer nombre de films de l’histoire du cinéma, de 2001 : l’Odyssée de l’espace à Dark City en passant par Blade Runner.

Film d’une puissance visuelle sidérante, Metropolis, sommet de l’expressionnisme allemand et du cinéma muet, se prête admirablement aux murs d’une exposition. Lang, inspiré par Wells, y déploya avec maestria son imagination d’architecte (sa formation initiale) via des décors immenses et un sens des foules confrontant la petitesse des hommes-machines à la toute-puissance d’une ville tentaculaire terrifiante.

Cette expo-somme offre une plongée vertigineuse dans Metropolis. Sa construction suit les six grandes séquences du film (La Cité des fils ; La Ville ouvrière ; La Ville haute ; Le Laboratoire Rotwang ; Les Catacombes ; La Cathédrale) qui fonctionnent comme autant de tableaux futuristes et historicistes : des éléments de l’industrie, de l’art et de la politique des années 1920 sont mêlés à des références médiévales et bibliques. Le parcours, très documenté, est illustré par des projections et pièces uniques. Dessins originaux des décorateurs, robot de la femme-machine, costumes, appareils et photos de plateau nous font saisir la démesure du rêve prémonitoire de Fritz Lang, annonçant tout autant le cauchemar de la vie moderne, asservie par le machinisme, que l’apocalypse nazie. Petit bémol, le catalogue foisonnant de cette expo n’existe qu’en allemand.