Photographie - Pendant plusieurs années, Thomas Boivin a photographié Belleville, où il demeure, au rythme de ses déambulations et de ses rencontres.
Bien d’autres avant lui ont pris grand plaisir à marcher dans ce quartier du nord-est parisien. Et pas des moindres, si l’on se réfère à Robert Doisneau, Willy Ronis ou René-Jacques. La filiation serait tentante, mais le réalisme poétique s’exprime autrement. Ce que réserve une rue, une place, un parc, un simple mur ou une volée d’escalier en situations, scènes, silhouettes ou visages, Thomas Boivin l’exprime dans un corpus d’images mêlant portraits frontaux d’habitants du quartier, paysages urbains hétéroclites ou détails. Il ne cherche pas à documenter quoi que ce soit. De ce quotidien émerge une grande douceur, un temps suspendu et une belle ascèse. L’usage du noir et blanc à la délicate déclinaison de gris au tirage y participe et donne à l’ensemble une fine texture. Les transformations du paysage visuel de ce quartier encore populaire et mélangeant des populations différentes se perçoivent en filigrane. On s’inscrit d’autant plus dans les pas de Thomas Boivin qu’ils obéissent au hasard de la marche et à ce que cette dernière offre au regard à tout moment. La subjectivité va de soi. Une jeune femme sur son vélo, une devanture de boutique ou une grille d’un parc avec, à l’arrière, de hauts immeubles suffisent à donner à cette prétendue banalité du quotidien une dimension narrative qu’il appartient à chacun de poursuivre comme il l’entend.
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Dans les pas de Thomas Boivin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Dans les pas de Thomas Boivin